Activités 2011-2012

9 juin 2012

Concert de l'Ensemble Influences
Église d'Assérac

Des madrigaux de la musique savante aux chansons populaires en passant par les tarentelles et la musique traditionnelle séfarade, les musiciens, la cantatrice et la conteuse nous ont donné à entendre de magnifiques mélodies et sonorités. Les violes de gambe, le saqueboute, les flûtes à bec, le cromorne, la dulciane ou sourdeline et autre luth et oud nous ont conduits dans la Naples de l'époque de Giambattista Basile, célèbre conteur qui bien avant Charles Perrault et les frères Grimm avait écrit tout un recueil de contes de fées.

Le public a été séduit et les applaudissements enthousiastes n'ont cessé qu'à regrets après le second bis. Ce sont alors les échanges plein de chaleur et de spontanéité qui ont réunis musiciens et bien des spectateurs tandis que personne ne voyait vraiment l'heure tourner...

Les Sources et les Livres tiennent à remercier Monsieur l'abbé Maurice Fortun qui a accepté pour la deuxième fois de lui ouvrir les portes de l'église Saint-Hilaire.


2 juin 2012
Cabaret-poésie


GUILLEVIC OU LA POÉSIE DE L'INSTANT

À l'occasion de l'anniversaire de la mort du poète il y a 15 ans

Introduction de la rencontre

Nous voici rassemblés autour de la poésie d'un auteur qui nous a mis tous au travail !!! Adultes, enfants, parents, enseignants, photographes, municipalité, ami(e)s, nous sommes réjouis. Il ne manque que le poète et encore, ce n'est pas sûr… Peut-être est-il caché là, prêt à faire quelques grimaces avec les enfants. Nous allons le suivre du Matin de sa vie au Soir de sa dernière balade en passant par ses Bergeries, traversant La plaine, étonné Du silence écoutant Le chant De l'oiseau sur son épaule, nous offrant son Art poétique.

Cette rencontre est intitulée " Poésie de l'instant " car nul mieux que Guillevic n'a su suspendre le temps pour révérer l'univers avec attention et minutie, pour arrêter le flux et s'adonner à l'ivresse de l'ici et à l'épaisseur du maintenant, pour habiter l'instant car son ami le merle " ne cherche pas midi à quatorze heures. "

Guillevic, puisqu'il faut ainsi l'appeler, n'aimait pas son prénom. Sans doute l'avait-il trop entendu crier par sa mère, celle qui lui fait écrire et poster une lettre à la police pour dire qu'il est méchant, qui le flagelle et l'attache des nuits entières, l'enferme au grenier. La blessure sera inguérissable.

Entre le désespoir et le réconfort, il écrit donc, dès tout jeune en vers réguliers. Pourtant il fera " maths élémentaires ". Il sera néanmoins marqué par Octave Mannoni, son professeur de philosophie, qui lui fait lire Valery, Rimbaud, Baudelaire, Nerval. Alors, entre 17 et 18 ans, son vers devient libre, ce qui lui fait dire en souriant qu'avant, il " faisait du Lamartine et que l'un des deux a beaucoup changé "…

" Je suis heureux en général " répond-il à quelqu'un qui constatait chez lui un certain apaisement après de nombreuses années angoissées. Dans Terraqué son premier ouvrage on entend " traqué ". " Je suis heureux, l'ennui c'est que cela finira " ajoute-il avec son ton pince-sans-rire. Heureux en sachant que le tragique n'est jamais loin mais que " vivre, avoir un corps, c'est une joie ", voilà le parti pris des choses de Guillevic.

" Qui chante son mal s'enchante " se plait-il à dire un jour, même s'il est contre un certain lyrisme, il n'en intitule pas moins un de ses poèmes
Chant. Ce qu'il condamne, c'est la grandiloquence et la complaisance, car il faut selon lui que le " lyrisme fasse violence ". Dans une lettre adressée à Guillevic à propos de Chant, Gaston Bachelard lui écrit " Pauvres odeurs que Les fleurs du mal à la place des vôtres ".

En marge du surréalisme, puisqu'il ne croit pas à l'écriture automatique, Guillevic pense qu'au contraire on écrit dans un état de très haute conscience. " La rêverie n'est pas le rêve " dans le domaine que Guillevic régit. On part du concret et on part en rêverie. " Le Glaïeul n'a besoin de personne " (On pense à la rose de Silesius), " Le chêne s'offre le soir ", " Ne comptez pas les soleils couchants il y en aura. "

Proche d'un Francis Ponge dans son style lapidaire et laconique, il emprunte avec humour une citation au peintre Ingres dont il précise que même s'il peignait de grandes toiles, il ne mesurait qu'1,54m : " Les autres ont du talent, ils font ce qu'ils veulent, moi j'ai du génie, je fais ce que je peux ", et d'ajouter " j'écris court et je parle long ".

Oui, les poèmes parfois filiformes de Guillevic grimpent sur la page pour s'y accrocher, tout verticaux qu'ils sont, tels des crayons pointés vers un ciel, crayons qu'il ne cesse d'aiguiser longuement. " Je suis un menhir en ballade " avance-t-il.

Étymologiste passionné, Guillevic ne cesse d'aller voir du côté du Grec et du Latin et vérifie constamment le sens des mots et leur origine. Et il s'étonne, émerveillé, lorsque après avoir écrit spontanément dans un poème que " les abeilles picorent ", il s'aperçoit que ce verbe vient du mot
apis qui signifie abeille…

Les mots, mais aussi la mathématique, tiendront toujours compagnie à cet homme de lettres et à ce philosophe caché, tout comme chez Pascal qui oppose esprit de finesse et esprit de géométrie mais les fait se compléter. C'est pourquoi l'on voit des
Sphères, des droites, des paraboles et des spirales, une euclidienne et autre plan traverser son écriture.

Il faudra un long temps à cet ancien chrétien pour trouver des formes nouvelles de sacré, pour chercher ailleurs à quoi ou contre quoi appuyer son espérance " il faut que quelque chose tienne, quelque chose contre quoi se tenir, à quoi s'accrocher, quelque chose qui comble l'âme " dit-il lors d'un rencontre organisée par François de Cornière, et de continuer " il y a la poésie, Dieu merci si j'ose dire " car " le rôle du poète est de donner à vivre le sacré qui toujours est à réinventer ".

Marie-Laure Jeanne Herlédan

 

Biographie de Guillevic
Jocelyne Le Borgne


1 - Du matin de la vie à la guerre de 1914 :

Eugène GUILLEVIC est né à Carnac le 5 août 1907, son ascendance est bretonne, très exactement Morbihannaise, Ploëmel, du côté paternel, Carnac du côté maternel.
C'est à Carnac que ses parents se rencontrent le jour du pardon de saint Cornely le 2 septembre 1906.

Devant reprendre la mer, Eugène Marie Guillevic épouse Rosa Jeanne Marie David un mois et demi plus tard, le 17 octobre 1906. Elle est couturière à domicile et lui, mousse depuis l'âge de 12 ans, effectue son service militaire sur le " Jean Bart ". Eugène est leur premier enfant, un second fils prénommé Alexandre naîtra en 1910. C'est à Carnac que Guillevic apprend à marcher parmi les menhirs du Ménec.

À propos de son patronyme, il raconte :
" Guillevic veut dire " petit diable ". C'est aussi le nom d'un cru de cidre réputé dans la région d'Auray. Au café, on demande un cidre ou guillevic... "

Pour lire la suite de la biographie...

De très belles lectures ont jalonné cette rencontre :


Le matin. par Gilles

Le matin à la manière de Monsieur Guillevic…
par les auteurs et illustrateurs... des
élèves de Béatrice Bizeul de l'école Jacques Raux qui depuis quelques semaines travaillaient sur le poète et nous ont apporté le joli ouovrage qu'ils ont réalisé.

De l'oiseau, par François de Cornière

Bergeries, par Cathie

Du silence, par Roger

Le chant, par Béatrice

À Jean de la Fontaine, par Gilles

La plaine, par Danielle

Le soir, par Micheline

La rencontre s'est terminée par la visite de deux expositions

EXPOSITIONS DU 2 AU 30 JUIN 2012

Le Pré aux livres, bibliothèque d'Assérac

1. Le matin à la manière de monsieur Guillevic, poèmes et illustrations d'élèves de l'école J. Raux
2. Photographies de Jean Jack Moulin, Catherine Chatal et Yvonne Faivre sur des phrases de Guillevic

SOIRÉE "DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES"
25 mai 2012

Sur le thème du jeu

Grande affluence à la bibliothèque "Le pré aux livres" ce soir là !
Des élèves de l'école Sainte-Anne d'Assérac venaient lire leurs propres nouvelles écrites lors d'un séjour à Belle-île. L'île de Scott, réunit Le secret de Merwann et Marco dans les îles. Voyages, aventures et intrigues... de grands sentiments... toout était là pour deux récits à rebondissements.

Puis ça été le temps d'écouter un texte d'Albert Camus, extrait du Premier homme, décrivant les ejux d'enfants pauvres dans son bien modeste quartier d'Alger.
Né en 13 en Algérie Albert Camus est mort d'un accident de voiture en 1960. Ayant perdu son père à la guerre de 14, il est élevé pauvrement par sa mère dans un quartier populaire d'Alger. Élève doué poussé par son instituteur, il poursuit ses études mais la tuberculose l'empêchera de passer l'agrégation de philosophie. Devenu journaliste, il s'intéresse au théâtre il s'engage dans la résistance et en 44 lance le journal
Combat. Il adaptera dostoïevski, Faulkner, Calderon. La guerre accélérera son passage d'une morale de l'absurde, Le Mythe de Sisyphe, l'Étranger à ce qu'on peut appeler un humanisme de la révolte L'homme révolté puis à un stoïcisme moderne où la conscience du tragique épouse malgré tout un hymne à la vie avec une constante volonté d'espérance. Le premier homme, manuscrit sans point ni virgule, inachevé, trouvé dans sa sacoche le 4 janvier 1960 avec une écriture quasi illisible… autobiographique où l'on voit s'esquisser en racines ce qui sera sa sensibilité, son engagement, la genèse de sa pensée et la rencontre fondamentale avec monsieur Germain. Sa langue y est riche sensuelle et ensoleillée.
Il faut relire son discours de Suède (prix Nobel en 57),
Lhomme révolté, Les Justes et L'Été, ses Carnets de 42 à 59, ses nouvelles intitulées L'exil et le royaume. Ses Réflexions sur la peine capitale avec Koestler.

A suivi la lecture de deux textes de Charles Juliet extraits de L'inattendu.
C.Juliet est né en 1934 dans l'Ain. Enfant adopté par une famille qui lui apportera la tendresse nécessaire à l'enfance. Sa mère, juste après sa naissance, tombe dans une profonde dépression qui la conduit à l'hôpital psychiatrique. Il apprendra en même temps, des années plus tard, son existence et son décès. Il rentre aux enfants de troupe de bonne heure et y passera 8 années puis entame des études de médecine. En proie à un profond malaise existentiel, il tient un journal pendant plusieurs années et cherche la racine de son désarroi dans l'écriture. Le récit Lambeaux qu'il avait commencé puis laissé de côté prendra valeur d'analyse, car il se rend compte qu'il a endossé par sa naissance la dépression et la folie de sa mère. Écrivain en quête constante il cherche " le visage de ce qui n'a pas de visage " dit-il. Parmi ses très nombreux ouvrages on peut trouver L'Année de l'éveil, L'inattendu, L'autre chemin : des poèmes, L'inexorable : Un recueil d'aphorismes, des essais sur l'art. Il a écrit une monographie sur Bram Van Velde, peintre abstrait qui devient son ami et sur Giacometti, des entretiens avec Pierre Soulages, A écrit aussi pour le théâtre sur Samuel Beckett, sur Michel Leiris.

Un extrait du Joueur de Dostoïevski.
Né en 1821 Fédor Dostoïevski est mort en 1881. Il est fils d'un père tyrannique qui sera assassiné par les paysans. Il écrit tôt, encouragé par Nebrassov dans la voie de la littérature mais très vite déçu par ses premiers insuccès. Il se tourne alors vers la politique et les cercles libéraux mais sera condamné à mort pour ses idée et gracié de justesse sur le lieu de son exécution. Déporté en Sibérie il en tirera
La maison des morts. Cette épreuve doublée de son instabilité au retour du bagne, ses crises d'épilepsie, ses mariages, la mort de sa fille, sa passion du jeu le conduiront à mettre la souffrance et l'humiliation au cœur de son œuvre comme racine de l'existence : L'idiot, Les démons (les possédés), Humiliés et offensés. La rédemption, la charité (Les frères Karamazov) sont des thèmes récurrents chez cet homme qui ne trouvera jamais l'équilibre personnel.
Le Joueur est un roman qui fut dicté en 27 jours à une sténo dactylo. Il a paru en 1866, la même année que Crime et châtiment. Ici la traduction est d'André Markowicz.

Un épisode de
Pain et tempête de Stefano Beni
Stefano Béni est né en 947 à Bologne. Il est journaliste et écrivain, c'est un homme engagé à gauche. Il écrit dans la Républica et il Manifesto. C'est un polygraphe. Son premier romain paraît en 76, il écrit des nouvelles ; de la poésie, du théâtre et à fait un film avec Dario Fo, prix Nobel de littérature. C'est un satiriste de la société italienne de la dernière décennie. Son écriture est pétrie de néologisme et de jeu de mots. Il pratique beaucoup la parodie littéraire. Pain et tempête a été publié en 2009.

Le jeu de Bouzkachi tiré du roman de Joseph Kessel :
Les cavaliers
Kessel est né en 1998 en Argentine et mort en 1979 en France. Fils de médecin juif, il a passé 3 ans dans l'Oural, pays d'origine de sa mère. Il vient à l'âge de 10 ans en France. Élève de Louis Legrand en 1914 il s'engage comme brancardier. En 1915 il obtient sa licence de Lettres et trouve un emploi. Il a alors 17 ans. Il fait du théâtre puis s'engage volontaire dans l'aviation. de cette expérience il tirera
L'équipage. Dans la foulée il demande sa nationalité française. Il est décoré de la Croix de guerre et de la Médaille militaire. Il fait devient journaliste, très curieux des hommes hors du commun. Il sera donc grand reporter et romancier. Il suit la guerre d'indépendance d'Irlande, la naissance d'Israël. Correspondant de guerre pendant la guerre d'Espagne puis au début de la deuxième guerre mondiale, il rejoint la Résistance et Londres dans les FFL. Il composera Le chant des Partisans avec M. Druon. Il assiste au procès de Nuremberg. C'est un aventurier des temps modernes, un grand voyageur, profus en écriture. Il a écrit des nouvelles : Steppes Rouges. S'en suivront Les captifs, Belle de jour, L'armée des ombres, Les cavaliers, Le tour du malheur qui contient beaucoup d'éléments de sa vie personnelle, La passante du Sans-souci dont on tirera un film célèbre. Son Lion sera étudié par tous les élèves de France. Il est élu à l'Académie française en 1962.

Dernier texte de la soirée : "Le joueur" caché tiré de Fabricant de miroirs, Contes et réflexions de Primo Lévi
Voici encore un texte qui dévoile une facette de Primo Lévi dont les capacités d'écriture étaient multiples. Il confirme qu'il n'était pas seulement le rescapé d'Auschwitz et le témoin capital de la vie déshumanisante des lager, le peintre de l'âme humaine qui n'aura cessé sa méditation sur l'homme meurtri et humilié, le scientifique à la fois précis et distancié à l'humour subtil, l'auteur de nouvelles qui sont en fait des contes moraux, mais aussi un créateur à la plume fine et pleine de retenue doublé d'un humour pince sans rire pour masquer le tréfonds douloureux de l'homme poète. Son œuvre majeure est
Si c'est un homme.
Dernier livre paru avant sa mort tragique en 1987,
Le Fabricant de miroirs rassemble des textes écrits de 1964 à 1986, ironiques ou tendres, amers ou mélancoliques dont certains sont comme des appels de détresse jetés au monde. On pourrait penser à du Kafka mais ce serait une erreur nous dit P. Lévi lui-même qui a fait par ailleurs un texte très pertinent sur cet auteur car " Je me suis toujours efforcé de passer de l'obscur au clair ".

Durant la soirée nous avions pu goûter aux délicieuses et originales petites galettes de sarasin que les enfants avaient rapportées de Belle-île

 

Le thème de la prochaine soirée "donnez-nous des nouvelles" sera : la cuisine !

La date sera précisée sur ce site dans quelques semaines

 

"goûter-livre" du 23 mai

Autour de la table dans le jardin...

Ont été présentés et évoqués:

Anjela Duval : une histoire de deuils impossibles
de Marcel Diouris

Oeuvres complètes de Anjela Duval

Baladin balladant
de Philippe Forcioli

La voie libre de l'intériorité
de Jean Lavoué

Vivre en poésie
de Guillevic, dialogant avec L. Albertini et A. Vircondelet


Prochain rendez-vous en septembre 2012...
la date sera précisée sur le site après l'été

Et comme toujours, nos chers mots disparus :

N

Nacarat : Qui est d'un rouge clair entre le cerise et le rose, tire sur le rouge de la nacre de perle : satin, velours, ruban nacarat.

Nagée : espace qu'on parcours en nageant : il a traversé ce bras de rivière en vingt nagées.

Nicet, nicette : simple, sans malice.

Nil novi sub sole : locution latine qui signifie : rien de nouveau sous le soleil.

Nivet : bénéfice illicite et caché qu'un agent obtient sur un marché qu'il fait pour autrui.

Nocher : celui qui gouverne, qui conduit un vaisseau, une barque.

Nonchaloir : nonchalance, abandon ; " Elle aime aussi la paix, les hamps, l'air frais du soir, un penser calme et fort mêlé de nonchaloir. " Sainte-Beuve.

Non liquet : locution latime qui signifie : ce n'est pas clair.

Novale : Terre nouvellement défrichée et mise en valeur.

9 mai 2012
Assérac, "La dune" a fait salle comble ! Un public enchanté et touché a accueilli

Philippe Forcioli
en récital

" Celui qui s'en va léchant les mots touchants
c'est pour le bien des pas méchants "

Le pays blanc de sel accueille Philippe Forcioli.

Le sel, il nous en apporte aussi, d'une autre nature, un sel des mots, un ciel et un sel des mots dirait l'amie poète Christine Guénanten.



Poète ami des poètes, depuis 35 ans qu'il chante, il croise et salue parfois Perros, Brassens, Marie-Noëlle, René Guy Cadou, Reverdy, Cendrars, Jacob, Louki, Rimbaud, Corbières, Francis Jammes et tant d'autres.
Il va en baladin avec un oiseau sur l'épaule, une de ses plumes à la main, semant sa folie, son rêve, sa tristesse un peu et sa joie beaucoup, parlant à l'âne qui le lui rend bien, à la luzerne aussi.

Homme d'esprit et de cœur, car comme le dit son "frère" Delteil,

" le cœur c'est encore le plus haut point de vue de la terre ",

Philippe Forcioli avance, chante et dit, tenace, des ailes aux pieds, dans les prairies de la poésie.

Marie-Laure Jeanne Herlédan

 

"goûter-livre" du 4 avril

Huit autour de la table ronde...

Ont été présentés et évoqués:

La cause des livres
de Mona Ozouf et la livraison de janvier 2012 de la revue Histoire et patrimoine de l'association APHRN

Le cimetière des pianos
de José Luis Peixoto

Briérons naguère
de Augustin Vince

La Bible, toute une histoire
de Karen Armstrong et, en sage récréation, quelques hauts faits de Nasredine Hodja

Comme un roman
de Daniel Pennac et Le journal intime d'un arbre de Didier van Cauwelaert

Quatre-quart et nonettes pour terminer...

Prochain rendez-vous le 23 mai

 

 

Et comme toujours, nos chers mots disparus :

M

Macairien : qui convient, qui est propre à un fripon comme Robert macaire. C'est un maquérien d'une friponnerie éhontée.

Mâchelière : Se dit des grosses dents de chaque côté de la bouche. On les appelle aussi molaires.

Mâchurat : nom que l'on donne aux mauvais imprimeurs.

Malevole : malveillant.

Maline : se dit des grandes marées qui ont lieu à la nouvelle et à la pleine lune : à l'époque des grandes malines.

Malitorne : grossier, maladroit et gauche.

Maltôte : perception d'un droit qui n'est pas dû, qui n'est pas légal.Cet homme a fait sa fortune sur la maltôte.

Mangerie : action de manger beaucoup. Au sens figuré : les mangeries des gens de justice sont effroyables.

Marinette : ancien nom de la boussole.

Martin-sec : sorte de petite poire d'hiver très estimée pour les compotes et le raisiné.

Mêmement : de même, pareillement.

Menuaille : toute sorte des petites choses que l'on met au rebut. Que voulez-vous faire de cette menuaille.

Mercadet : Mercadet le faiseur, personnage de la pièce de Balzac. Type du brasseur d'affaires plus ou moins véreuses.

Milliasse : terme de dénigrements qui signifie un fort grand nombre. Sur le bord de cet étang il y a des milliasses de moucherons.

Mingrelet : altération de maigrelet.

Minon-minette : cachoterie, en cachette.

Mistoufles : tracasseries.

Mouille-bouche : espèce de poire fondante qui mûrit dans le mois de juillet.

Mugueter : faire le galant auprès des dames. Il ne fait que mugueter.

Muser : s'amuser et perdre son temps à des riens.

"goûter-livre" du 29 février

L'après-midi était printanière, on aurait pu goûter les livres dans le jardin.

Cinq ouvrages ont été présentés :

Les écureuils de Central Park
sont tristes le lundi de Katherine Pancol

La petite fille de Monsieur Linh
de Philippe Claudel

La couleur des sentiments
de Kathryn Stockett

Je voudrais vous parler d'amour et de sexe
de Marie-Paul Ross

Je m'appelle Asher Lev
et Le don d'Asher Lev de Chahim Potok


Cake et crêpes dentelle pour terminer

Prochain rendez-vous le 4 avril

 

Et comme toujours, nos chers mots disparus :

L

Lambruche : ou lambrusque, ou lambrunche, espèce de vigne sauvage. Bel aubespin fleurissant, verdissant le long de ce beau rivage tu es vêtu jusqu'au bas d'un lambruche sauvage. Pierre de Ronsard.

Lampe-à-mort : ivrogne endurci.

Landerirette : mot qui n'a aucun sens, chanter landerirette.

Lantiponnage : action de lantiponner, de faire des discours frivoles : Point de lantiponnage !

Levrauder : harceler, poursuivre : il est triste d'être sans cesse levraudé par des critiques de mauvaise foi.

Lèchonner : embrasser à diverses reprises.

 

SOIRÉE "DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES"
27 Janvier 2012

Sur le thème des métiers

Comme à son habitude la bibliothèque d'Assérac ouvrait ses portes à la nuit tombée pour accueillir une soirée "Donnes-nous des nouvelles". Et une fois encore, une large palette de textes a été proposée. Toujours des surprises, des inattendus !


Pour commencer, faisons appel à
L'Allumeur de réverbère de Saint-Exupéry pour éclairer la soirée ! Un texte toujours aussi étonnant...
Saint-Exupéry est né en 1900. Fils d'aristocrate il est élevé par sa mère car son père est mort à l'âge de quatre ans. Il passe son baptême de l'air à 12 ans et devient pilote à 21 ans. Son frère meurt d'une péricardite lorsqu'il est adolescent. À 18 ans il fait la connaissance de Louise de Vilmorin, il se fiance. La famille de Louise s'oppose au mariage. Il est engagé par l'aéropostale pour la ligne Toulouse, le Sénégal et l'Amérique du Sud avec Mermoz. Il publie Courrier Sud en 1929 et Vol de nuit en 1931. Il fait du journalisme et des reportages au Vietnam, à Moscou et en Espagne en 1936. On retrouve le fruit de ses expériences dans son roman Terre des Hommes en 1939. Il quitte la France pour NewYork et travaille à faire rentrer les américains dans la guerre et fait de la résistance. Il publie Pilote de guerre en 1942 et en 1943 Le petit Prince avec ses propres aquarelles. Ce n'est qu'en 1945 qu'il sera publié en France. En 1944 il rejoint les forces de libération de Sardaigne et la Corse comme pilote et photographe afin de préparer le débarquement de Provence. Il disparaît en vol en 1944. Il est reconnu mort pour la France. Son avion n'est retrouvé qu'en 2004.

Puis viennent les Johnnies dans un bel article... Paysans se faisant marins pendant quelques mois pour aller vendre aux Anglais les inégalables "rosés" de Roscoff.

Suit Le mousse avec sa tentation de la mer : ira-t-il jouer sa vie sur l'océan ? Récit anonyme

Plus ferme que les flots, c'est le dur pavé parisien qui nous attend, parcouru des heures durant par Le Casseur de chaussures de Daniel Boulanger.
Il est né en 1922. Arrêté en 1940 pour acte de sabotage. Dans les années 1950 les écrivains et cinéastes de la nouvelle vague trouvent chez lui et sa femme un lieu de rencontre. Poète - une vingtaine de recueils - et romancier, dramaturge auteur d'une dizaine de pièces, il a écrit une centaine de films et a largement contribué au renouveau de la nouvelle. Il tourne même dans certains film dont
La mariée était en noir…de F. Truffaut. Il se penche sur les gens auxquels on ne prête guère attention et leur trouve d'infinies richesses. C'est une œuvre d'embellissement où le médiocre disparaît, il fait gloire aux humbles et aux méprisés et fait entendre la musique des gens qui ne font pas de bruit. Les deux académies l'ont récompensé pour cet art et il siège depuis 1983 parmi les dix de la Goncourt.

La peine humaine c'est aussi celle des ouvrières travaillant au
Teillage du lin décrit par Maxence Van Der Meersch en Flandres.
Maxence Van der Meersch est né le 4 mai 1907 à Roubaix. Rien ne le prédestinait à écrire sur le monde ouvrier. Son enfance est marquée par la désunion de ses parents. Sa mère, alcoolique, finira par quitter le domicile conjugal. Et c'est par son père, dandy athée et libéral que le petit Maxence sera élevé et ido-lâtré. Élève brillant, il suit des études de droit. En 1927, il tombe amoureux d'une jeune ouvrière qui vit dans un garni avec ses deux petites sœurs. En 1929 Thérèse donne naissance à une petite fille, Sarah.
Le premier roman,
La Maison dans la Dune est publié en 1932. En 1934, le jeune avoué est admis au barreau de Lille. Ses clients lui fournissent plus matière à roman qu'à brillantes plaidoiries. Car ils ne savent pas ce qu'ils font, Quand les sirènes se taisent, description des grèves ouvrières à Roubaix, Le Péché du Monde. Van Der Meersch passe à la consécration. Son père, flatté par le succès de son fils, devient son agent littéraire. Pêcheurs d'hommes, roman sur la JOC, paraît au début de la guerre. En 1943, Corps et Âmes, pamphlet contre la médecine se vend au marché noir. À la libération, il connaît des tirages énormes et la gloire : on ne lit que lui.
Le déclin de l'écrivain est aussi rapide que sa popularité, il se rend compte que tout change autour de lui. Le nouveau roman lui succède. Souffrant d'insuffisance respiratoire il va vivre au Touquet où il meurt le 14 janvier 1951 à l'âge de 43 ans. Affection pulmonaire pour certains, suicide diront d'autres... La maladie dont souffrirent l'écrivain et son épouse, se soignait tantôt à la dure : pneumothorax, on cassait les côtes pour " libérer " le poumon, et suralimentation carnée, tantôt suivant la théorie du Dr Carton : il fallait se sous-alimenter et vivre en ascète.
Fils de Flandres et fils de bourgeois, il avait une fascination pour le peuple. Il connut la gloire de son vivant : le prix Goncourt en 1936 pour
L'Empreinte de Dieu, son dernier best-seller est traduit en treize langues. Quarante ans après sa mort, Maxence Van der Meersch est tombé dans l'oubli, comme si la société littéraire parisienne lui rendait aujourd'hui encore tout le mépris qu'il avait pour elle. En 18 ans d'activités littéraires Maxence Van der Meersch aura écrit 17 livres et de nombreux articles.


Et pour terminer, Le Meneur de loups de Claude Seignolle, surgit de la profondeur de la nuit d'hiver.
Né à Périgueux en 1917, son enfance se déroule dans la campagne où sa principale occupation est de ramasser et collectionner tout ce qui lui semble digne d'intérêt : pierres et silex, mais surtout fossiles et monnaies anciennes. Il est aussi très attentif aux contes et légendes que sa grand-mère lui raconte, d'où son goût pour les mystères de la nuit et toutes les sortes de diableries. À l'âge de douze ans, sa famille déménage à Châtenay-Malabry. Il est scolarisé au lycée Lakanal à Sceaux, où son professeur d'histoire l'encourage dans sa vocation archéologique. Il est renvoyé de ce lycée pour absentéisme et dédaigne le travail dans l'entreprise familiale. Par la suite, il fréquente la Société préhistorique française dont l'un des intervenants est l'abbé Henri Breuil et où il fait la rencontre du célèbre folkloriste Arnold Van Gennep. Rencontre déterminante, qui va le faire passer du patrimoine minéralogique à celui du folklore et du légendaire. Avec son frère Jacques, il va se faire collecteur des traditions rurales, s'intéressant aux rites des fêtes, aux superstitions, et cosigne avec son frère
Le Folklore du Hurepoix, livre bien accueilli, notamment par Blaise Cendrars. Malgré la disparition de son frère en 1936, ce premier ouvrage va être suivi de nombreux autres consacrés à la culture populaire, mais aussi d'une œuvre littéraire plus person-nelle. En 1945 paraît son premier roman, Le Rond des sorciers.
Claude Seignolle fait son service militaire à Metz, dans l'artillerie. Un jour qu'il est dans une librairie, il hésite à saluer un colonel, hésitation qui lui vaut du cachot et un sonore " Artilleur ! mes respects ! " ; ce colonel est le futur général de Gaulle. Mobilisé en Lorraine, Seignolle y passe la drôle de guerre. Fait prisonnier, il est envoyé en Allemagne. Il évoque cette période dans ses mémoires,
Un homme nu.
Seignolle est considéré comme l'un des meilleurs du genre fantastique français, avec notamment
La Malvenue et Le Rond des sorciers. Il conquiert un vaste public avec des recueils de nouvelles comme Histoires vénéneuses, Contes sorciers et Histoires maléfiques. Il reçoit en novembre 2008 le prix Alfred-Verdaguer de l'Académie française. De sa plume magique, Claude Seignolle donnera naissance à une œuvre unique. Une œuvre terrifiante à souhait où désormais le Diable perd son rôle de dupé. Comme dans la danse du Sabbat, Seignolle prend à rebours le lecteur, les puissances maléfiques retrouvent leurs pouvoirs et nous entraînent vers les racines du mal, le véritable, celui qui fit trembler tant de nos aïeux lors des anciennes veillées au coin du feu. Il recueille inlassablement les contes et légendes de nos contrées en proie à l'im-pitoyable modernisation, bête hurlante, diable plus dangereux, oh combien que celui de nos légendes, détruisant impitoyablement de ses griffes acérées nos traditions et coutumes ancestrales.
Un prix littéraire portant son nom récompense les œuvres relatives au folklore français. Il est décerné chaque année depuis 2004.

Ce sera le jeu qui orientera les découvertes de la prochaine soirée
"Donnez-nous des nouvelles" du 25 mai


20 janvier2012

Science, théâtre et littérature...

Soirée causerie autour de Galilée,
du personnage de Brecht au personnage historique.


Pierre Reipert, metteur en scène et Fernand Jourdain, à la fois l'ami Sagredo de Galilée et le cardinal inquisiteur, de la compagnie Astrolabe 44 étaient invités par Les Sources et les Livres dans les murs de la bibliothèque, à partager leurs connaissances sur le héros de la pièce et son époque, le travail de Brecht et leur propre travail dramatique. Les accompagnait aussi Henri-René Dardant le philosophe et le très vieux cardinal. Ils ont donné récemment deux très belles représentations de la pièce de Brecht " La vie de Galilée" à Saint-Marc et à Guérande.

Un large débat avec l'auditoire – une trentaine de personnes – s'est ensuite ouvert avec de nombreux échanges portant sur la responsabilité du savant, l'éthique, la position de l'église au temps de Galilée et aussi l'écriture de Brecht, son projet, la manière dont Astrolabe 44 a abordé le texte, l'a travaillé, a vécu l'expérience de sa mise en scène... les heures ont passé plus que vite !

Ils nous ont aussi transmis une bibliographie, témoignage de toute leur recherche. Merci à leur chaleureuse et généreuse présence.

Pierre Deghaye. Galilée marxiste et le mysticisme austral.- Ed. de la Différence, 1977
Dava Sobel. La fille de Galilée.- Odile Jacob, 2001
Alexandre Koyré. Du monde clos à l’univers infini.- PUF, 1962
Michel Valmer. Le théâtre de science.- CNRS, 2002
Hubert Reeves. Je n’aurai pas le temps.- Seuil, 2008

Notons aussi sur le site de l'Astrolabe le bel article de Alain Brice, interprète de Galileo Galilei.

 

DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES
2 DÉCEMBRE 2011

Sur le thème de la fête

Un peu de musique entre les nouvelles ce soir là :
First Noël, Carol anonyme anglais violoncelle et harpe
Noël breton traditionnel chanté et harpe
Choral de JS Bach violoncelle et harpe
Douce nuit chanson violoncelle et harpe...

et nous avons écouté les beaux textes de :

Victor Hugo : "Fête de village en plein air", poème tiré de Chansons des rues et des bois
Christian Dedet : La mémoire du fleuve (extrait)
Daniel Boulanger : "La tartine et le couteau" et "La fête" tirés de Les noces du merle
Guy de Maupassant : "Nuit de Noël"
Christian Bobin :Une petite robe de fête
Michel Tournier : "La mère Noël" tiré de Sept contes
Italo Calvino : Marcovaldo ou les Saisons à la ville (extrait)
Jean Bernard Pouy, Dominique Muller et Serge Joncour : "La lettre au Père Noël" extrait des Papous dans la tête

... pain d'épices et vin chaud pour terminer, la prochaine fois le thème proposé sera : les métiers.


" Nous nous divertirions ensemble… en nous donnant chacun du plaisir en racontant des nouvelles. "
Prologue du Décaméron de Boccace, traduit par Laurent de Premierfait en 1414

 

 

 

 

"goûter-livre" du 16 novembre

Cette fois, c'est autour du poèle qu'on se retrouvait

Comme toujours un choix varié d'ouvrages venus de tout près ou de très loin :

La mer à mots choisis
d'Hervé Hamon

Lumière du soir
de Brigitte Le Treut

L'univers imaginaire de Guillevic
de Brigitte Le Treut

La vie mode d'emploi
de Georges Perec

Paludier de Guérande
de Joseph Péréon

Victoria et les Stavenay
de Doris Lessing

L'amour en eau dormante de Jean-Pierre Otte

De nouveau le travail de François de Cornières a été évoqué à deux reprises – J'ai beau marcher... je n'arrive jamais et Ces moments-là – ainsi que des ouvrages de ses amis.

En avance sur Noël... une bonne odeur de pain d'épices flottait au dessus de la table.

Prochain rendez-vous le 4 janvier 2012 !

 

Et comme toujours, nos chers mots disparus :

J

Jaboter : Caqueter, parler sans cesse, dire des bagatelles : elle ne fait que jaboter tout le long du jour.

Jambette : Petit couteau de poche dont la lame se replie dans le manche.

Jointée : Autant que les deux mains rapprochées peuvent contenir : une jointée d'orge.

Joliette : diminutif de joli.

Joyeuseté : Plaisanterie, mot pour rire.

K

Kouan : plante dont la graine sert à faire le carmin.

Kyrielle : Litanie. de Kyrie Eleison parce que ces mots se trouvent au commencement de toutes les litanies.


 

9 novembre 2011

Assérac, bibliothèque municipale

"Il y a trente ans, Xavier Grall..."

 

À bien compter, nous étions 25, ce mercredi à 20 h, à la bibliothèque municipale d'Assérac où "Les Sources et les Livres" était de nouveau accueilli pour présenter la richesse et la complexité de la personnalité et de l'œuvre de Xavier Grall, écrivain breton, à la fois mystique et insurgé, poète et militant, chroniqueur parisien et reclus de Botzulan.

Avec une chaude voix et une belle émotion, Dominque Grégori a su se faire l'interprète, tour à tour, de la correspondance, des pamphlets, de la prose et surtout de la poésie de ce breton tenace, vindicatif et lyrique. Un des très beaux textes de Grall : "Nous te ferons Bretagne" traduit par Erwan Vallerie " Te a savimp, Breizh", a été lu en Breton par Gérard Gilbert.

Nous avons bu le cidre et partagé le pain d'épices avant de regarder le beau document de Prosper Divay illustrant le
Genèse de Xavier Grall.

Rappelons que nous étions entourés des Bois de Maryvonne Jeannès, accompagnés de phrases de Grall en bonne place au-dessus des ouvrages de la bibliothèque. Cette exposition continue jusqu'à la fin novembre.

"J'ai une grande soif d'écrire sur la vie, sur la mort, sur Dieu, sur la mer, sur la poésie, la peinture… il me faut entendre le vent, le bruit du soleil, le bruissement des arbres"

"Au fond, ce que l'humanité retient des poètes, n'est-ce pas cette participation lumineuse, invulnérable, irrépressible à la douleur du monde ? Souvenez-vous de François Villon… " Frères humains qui après nous vivez…" "

Xavier Grall

Des Sources et des Livres ont édité un recueil des conférences du 22 octobre 2011
consacrées à Xavier Grall . Présentation et bon de commande

Journée Xavier Grall ou la soif de l'infini
Samedi 22 octobre 2011

Samedi 22 octobre 2011 s'est déroulée la journée consacrée à Xavier Grall ou La soif de l'infini, organisée à la Maison de Nicodème à Néant sur Yvel avec l'appui des Sourcxes et des Livres.

Des lectures, des témoignages, une vidéo, une exposition et six conférences avec un déjeuner très amical préparé par l'équipe de la Maison de Nicodème ont rempli cette journée dans un cadre chaleureux par une journée ensoleillée. Une soixantaine de personnes ont pu découvrir ou redécouvrir différentes facettes de ce poète, journaliste et romancier breton à la plume enflammée, mort à 51 ans, il a déjà 30 ans.

Joseph Thomas, notre hôte, a résumé l'esprit de cette journée : " Nous avons voulu, à plusieurs, ce temps de partage et d'amitié, autour de Xavier Grall. Pas de l'hagiographie, mais du compagnonnage avec ce riverain de l'Infini ".

Un ouvrage de 132 pages, édité par Les Sources et les Livres reprend l'ensemble des six conférences de :

Yves Loisel : Xavier Grall " la foi est aventure "
Yves Tanguy : Xavier Grall, l'illumination du Maghreb
Marie-Laure Jeanne Herlédan : Villon Grall un legs de détresse et de piété
Jean Lavoué : Lamennais, stèle pour un frère prophétique
Gilles Herlédan : Terre promise et nom perdu
Joseph Thomas : Xavier Grall, Jean Sulivan, frères d'âme, proximité et différence

Une soirée lecture, exposition et vidéo autour de Grall aura lieu le 9 novembre à la bibliothèque d'Assérac.

DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES

vendredi 14 octobre 2011

Pour cette rentrée, pas de thème choisi à l'avance. Les lecteurs viennent avec leurs découvertes !

Danielle au violoncelle entamera la soirée par deux petites pièces Renaissance.

JIM HARRISON
Né en 1937 dans le Michigan. De son vrai nom James Harrison, il a une mère d'origine suédoise. Son père est agent agricole. Il perd un oeilà 8 ans au cours d'un jeu. À 16 ans il décide de devenir écrivain " de part mes convictions romantiques et le profond ennui ressenti face au mode de vie bourgeois de la middle class". En 1960 se marrie et obtient une licence de lettres. Il gagne sa vie en écrivant des articles de journaux et publie ses premiers romans et ses recueils de poèmes. C'est un admirateur de René Char. Il est aidé financièrement par Jack Nicholson, ce qui lui permet de continuer à écrire… Il vit désormais de sa plume, a une oeuvre très abondante : poèmes, romans, nouvelles. Il fait partie d'une école littéraire qu'on appelle l'École du Montana (La littérature des grands espaces et de la nature)

JACQUES SALOMÉ
Né en 1935, diplômé de l'EHESS. C'est un psychosociologue. Il a été formateur de longues années et a écrit une soixantaine d'ouvrages consacrés à la communication au sein du couple, de la famille et à l'école. Mais il écrit aussi des poèmes et des romans (Je m'appelle toi, N'oublie pas l'éternité).

HECTOR HUGH MUNRO dit SAKI
Né en1870, perd sa mère très jeune et est élevé rudement par ses tantes, à la façon de Rudyard Kipling (qui lui aussi a écrit de nombreuses nouvelles). Il se lancera dans le journalisme et dans l'écriture de deux romans et d'une série de nouvelles à caractère fantastique. Son pseudonyme vient d'un des poèmes du poètes persan Omar Keyyam. Son humour est grinçant et noir. Il est mort e 1916 pendant la première guerre mondiale, en France, où il s'était engagé volontaire à l'âge de 44 ans en 1914.

ANNIE SAUMONT
Née en 1927 à Cherbourg, elle passe son enfance près de Rouen et s'essaye à l'écriture très tôt. Dès les années 60 elle publie plusieurs romans. Traductrice de grands auteurs contemporains (John Fowles, J. D Salinger. ), elle s'oriente, pour sa part, très vite vers la forme brève qui n'a pourtant pas, en France, les mêmes faveurs que les romans auprès des éditeurs. En 1981 elle est néanmoins récompensée par le prix Goncourt de la nouvelle pour
Quelquefois dans les cérémonies. Elle reçoit finalement le Prix de la nouvelle de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre en 2003. Ses récits scrutent la réalité des gens ordinaires dont on n"entend souvent que la voix. Ses portraits sont minimalistes. La nouvelle " le sucre " est extraite de recueil La guerre est déclarée, n'est pas sans lien avec son lieu de naissance et son expérience "d'enfant de la guerre".

FRANÇOIS DE CORNIÈRE
Né en 1950 à Caen, où il a animé les très réputées " rencontres pour lire ". Il a publié une vingtaine d'ouvrages et de nombreuses nouvelles. Il a reçu plusieurs prix de poésie. C'est un poète à la voix claire et au regard aigu. Il a la passion du silence et de la solitude. Dans ses nouvelles, sans jamais hausser le ton, il donne de la hauteur au quotidien, aux surprises du temps qui passe, à l'amitié d'un geste ou d'une parole. Il écrit sur les infimes faits divers de nos vies.
Deux textes courts extrait de
En principe : " Le cœur d'ici " et " Plusieurs voix "

Jocelyne qui a fait sa rencontre et qui a une relation d'écriture et d'amitié avec lui nous en a parlé davantage.

Marie-Laure Jeanne Herlédan

La prochaine soirée "Donnes-nous des nouvelles" aura lieu le 2 décembre 2011 à 20h30 à la bibliothèque d'Assérac avec pour thème : fête...

Sous ce lien : un topo sur l'histoire de la nouvelle

Causerie-lectures
Autour de René Guy Cadou

René Guy Cadou, un regard "aimerveillé"

Vendredi 7 octobre 2011.
Bibliothèque d'Assérac


 

Cela fait soixante ans que René Guy Cadou est mort. L'association des Sources et des Livres et la municipalité d'Assérac se sont associées pour faire venir la très riche exposition de Luc Vidal mise à disposition par Le Parc de Brière.

C'est donc au milieu des livres et entourés de 22 panneaux que nous sommes retouvés un bon nombre en compagnie d'Yvette Guyonnet, auteur de plusieurs articles consacrés à René Guy Cadou, dont un intitulé "Halte en campagne" dans la Revue 303.

La soirée a permis une évocation de la vie et de œuvre de Cadou. Une partie a été réservée à son unique roman : La maison d'été. On a pu entendre avec émotion plusieurs textes du poète qui malgré une trajectoire douloureuse a su, souvent en utilisant la métaphore, s'"aimerveiller" devant le monde.

Après divers témoignages, cette belle et chaleureuse soirée s'est prolongée par de nombreux échanges autour d'une bolée de cidre.

... poésie la vie entière
je te caresse
aux yeux de tous.

René Guy Cadou

 

"goûter-livre" du 28 septembre

Nous étions contents de nous retrouver par une belle journée ensoleillée d'automne pour " notre rentrée littéraire", et d'accueillir des "nouveaux". L'une d'entre nous avait invité une amie relieuse qui nous a fait découvrir son beau travail patient, minutieux et plein d'originalité. Nous aurons sûrement l'occasion de travailler avec elle, aux Sources et aux Livres, dans un futur proche.

Puis est venu le temps d'évoquer les lectures... Il a été question de :

Mercure
d'Amélie Nothomb
Un feu sur la mer
de Louis Cozan
Voyage dans l'anthropocène
de Claude Lorius et Laurent Carpentier
Et après...
de Guillaume Musso
La grand mère de Jade
de Frédérique Deghelt
Vie et légende de Tristram Shandy
de Laurence Sterne

Il a été aussi question de l'écrivain François de Cornières, que l'une d'entre nous connaît, pour ses beaux textes. Nous y prêterons plus longuement attention lors de la prochaine soirée nouvelles. Un de ces ouvrages a fait l'objet d'un commentaire dans la rubrique littérature de ce site.

Il avait été apporté des petits gâteaux à la carotte et à la pomme pour clore ce bon après-midi.

Prochain rendez-vous le 16 novembre

Et comme toujours, nos chers mots disparus :

Impugner : attaquer, combattre

Incaguer : braver, se moquer. J'incague mes ennemis

Incarnadin, incarnadine : se dit d'une couleur plus faible que l'incarnat ordinaire

Indicule : petit indice

Infrangible : qui ne peut être brisé

Ingambe : léger, dispos, alerte, ce vieillard est encore alerte

In poculis : le verre en main, cette affaire a été traitée le verre à la main

Insoler : exposer aux rayons du soleil


 

23, 24, 25 septembre 2011 salle de la Fontaine à Assérac
Trois jours d'exposition fantastique !


Plus de 100 élèves joyeux et leurs enseignants ont visté, commenté, écoouté et dessiné tout au long de la journée du vendredi les animaux musicaux créés par Anne Maurice.

Plus de 200 visiteurs les deux jours suivants : Bravo !

L''inauguration en présence du maire et de plusieurs adjoints et élus autour d'un pot offert par la municipalité a été un moment de grande convivialité.

Assemblées générales de l'association
Le 24 septembre
pour consulter les comptes-rendus et les nouveaux statuts

Journée psychanalyse du 28 mai

L'impensable qui fait penser.

La psychanalyse qui n'avait pas encore fait l'objet d'une journée aux Sources était accueillie ce jour sous le ciel ensoleillé d'Assérac… Pourquoi pas !

Marie-Laure Jeanne Herlédan introduisait ainsi cette journée :

" Nous savons que l'humain ne peut être réduit au biologique et qu'il s'inscrit aussi dans un registre symbolique, que le fait même qu'il soit doué du langage lui donne la faculté de penser et de symboliser. Les philosophes bien entendu mais aussi les structuralistes dont Lévi Strauss l'ont dit à ce sujet et les linguistes comme Benveniste n'ont pas manqué non plus.

Que dit la psychanalyse, elle, sur l'humain pensant ? Des symptômes psychiques aux crises sociales que permet-elle de penser ? Que dit-elle sur notre civilisation ? Les questions méritent encore et toujours d'être posées n'en déplaise à certaines attaques qui pour être " populaires et universitaires" n'en sont pas moins souvent mal informées et peut-être parfois malveillantes. Du moins ont-elles le mérite des provocations qui est de susciter de la réponse et l'occasion de faire un point raisonné sur ce dont on parle.

Ce que sait la psychanalyse - car elle aussi produit un savoir - peut-il être de quelque utilité dans le traitement des souffrances individuelles ou dans l'éclairage des manières dont les hommes construisent et agissent leurs liens ?

Nous voici réunis pour aborder, très modestement, quelques-unes de ces questions en essayant d'articuler éléments de théorie et expériences de situations concrètes. Le but est de parvenir à construire tous ensemble une sorte de conversation à partir des questions que chacun voudra bien apporter au pot commun. Occasion pour nous tous d'opérer ce petit décalage des points de vue qui, comme dans le stéréoscope de notre enfance, permettait de donner du relief à l'image demeurée trop plate d'être d'un seul objectif ! "

Le matin une intervention de Gilles Herlédan psychologue clinicien en retraite et chargé d'enseignement à l'université de Rennes II était consacrée à quelques effets du discours de la psychanalyse dans la modernité sous le titre : De l'insu à l'impensable, enjeux de la psychanalyse dans la modernité. De nombreuses questions et discussions conduisirent jusqu'à midi.

L'apéritif et le buffet préparés par les membres de l'association permettait de continuer les discussions dans un climat très convivial.

À 14 heures, Alain Cochet, Docteur en psychologie qui travaille en institution à Rennes a évoqué Les Écritures de l'impossible. La lettre et le réel.
Après de nombreuses questions, Brigitte Folliot-Hélen, psychologue clinicienne en milieu hospitalier psychiatrique auprès d'enfants à Rennes a proposé
L'impensable du symptôme et fut, elle aussi, invitée à répondre à de très nombreuses questions.
Marie-Dominique Burgaud, psychologue clinicienne, psychanalyste en cabinet à Guérande et en institution à Pontchâteau a proposé enfin une réflexion sur l'évolution des dispositifs d'accueil et de soins de la souffrance psychique
D'un impossible à dire à une pensée qui s'élabore.

La journée s'est achevée par une table ronde sur la place de la psychanalyse dans notre monde contemporain. Ce large tour d'horizon a permis des discussions riches et ouvertes qui ont largement débordé l'horaire prévu.

L'association Des Sources et des Livres va publier très prochainement les conférences de cette journée. Renseignements et réservation au 02 40 22 39 74 ou courriel : dessourcesetdeslivres@orange.fr.

 

 


"goûter-livre" du 18 mai

La maison des Sources et des Livres était ouverte pour laisser entrer le soleil et les lecteurs gourmands de livres, d'une tarte au citron et d'une tarte à la rhubarbe...

L'écologie en bas de chez moi
de Iegor Gran
La saga des jardiniers de France
de Loïc Dupont
Facebook m'a tuer
de Alexandre Des Isnards
Sous mon niqab
de Zaïna
Les cahiers du Pays de Guérande
parution des Amis de Guérande
Sarnia
de G.-B. Edwards (pour la deuxième fois !)
Le crayon du charpentier
de Manuel Rivas


C'était le dernier goûter-livres de la saison, beaucoup d'idées pour lancer à nouveau ces après-midi d'échanges autour des livres...


Prochain rendez-vous le 28 septembre

 

Haha : Ouverture qu'on fait au mur d'un jardin, avec un fossé en dehors, afin de laisser la vue libre : il y a un haha au bout de cette allée.

Haliteux, haliteuse : se dit de la peau lorsqu'elle est couverte d'une douce moiteur.

Hallier : réunion de buissons fort épais ; lieu inculte et couvert de broussailles.

Happe-chair : personne très avide de gain.

Harmonier : Faire concorder, harmonier des couleurs.

Hexandre : Qui a six étamines comme le lis.

Historier : enjoliver de divers petits ornements.

Hochepot : Espèce de ragoût fait de boeuf haché et cuit sans eau dans un pot avec des marrons, des navets et autres assaisonnements.

Houhou : Personne laide et grondeuse

Houssine : Verge, baguette de houx dont on se sert pour battre u cheval ou des habits : faire houssiner ses habits.

Houx-frelon : arbrisseau dont les feuilles, toujours vertes, sont semblables à celles du myrte, pointues et piquantes et dont les racines passent pour diurétiques et apéritives.

Huette : Hulotte.


 

DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES


VENDREDI 1er AVRIL

THÈME : Printemps et jardins (collier de fleurs et coccinelle)

Toujours en présence de notre "Arbre à lire" (sculpture d'Anne Maurice), un petit groupe s'est à nouveau réuni à la bibliothèque d'Assérac pour écouter six lecteurs passionnés. Bon échange autour des auteurs, ce sont vraiment des soirées sympathiques. Pour la dernière de l'année – le 10 juin – pas de thème cette fois, chacun offrira la nouvelle de son choix en présentant l'auteur.

Dino BUZZATI
Douce nuit
Les bosses dans le jardin
Le jardin

Né en 1906, Dino BUZZATI commence à écrire à l'adolescence. En 1928 il rentre au Corriere de la serra où il travaille jusqu'à sa mort. En 1940 paraît la première édition du Désert des Tartares. Camus adapte en 55 Un cas intéressant. En 65 sort un recueil de poésies et l'année suivante il s'attaque au K en même temps qu'il rédige l'introduction à oeuvre complète de Jérôme Bosch. En 67 il expose ses peintures à Paris. Auteur de nouvelles, romans, récits, lettres, bandes dessinées, poèmes et entretiens Dino s'éteint en 1972, sa longue maladie n'étant pas sans rappeler sa pièce de théâtre Un cas intéressant.
Trois nouvelles vont se succéder dans des registres très différents où pourtant l'on voit percer toujours les mêmes thématiques chères à Buzzati. Le déchiffrement du monde dans ses dimensions énigmatiques, impitoyables tout à la fois où le fantastique à sa part et où l'humour apparaît pour éviter à l'existence de tourner au tragique. Un parallèle est à faire sur ce point avec Primo Levi.

Katheline RAYNE :
Journal (extrait)

Elle est née en 1908 et décédée en 2003. Elle est avant tout poète et le revendique constamment. Son premier recueil s'intitule Des pierres et des fleurs. On dit d'elle que c'est une femme en perpétuelle quête de sagesse. Elle n'a cessé de chercher un sens à sa vie à travers la littérature, la poésie et de nombreuses religions. La spiritualité est très présente dans son oeuvre, tant dans ses poèmes que dans son journal. Elle fut parmi les premières femmes à étudier à Cambridge (Elle y rencontre Virginia Woolf venue y faire une conférence). Sa vie privée est complexe et pendant longtemps insatisfaisante à ses yeux. Elle a traduit Balzac (Les illusions perdues). Elle est spécialiste de William Blake, de Yeats et de Thomas Taylor du mouvement néoplatonicien sur lesquels elle a beaucoup écrit. On peut qualifier le passage tiré de son journal d'expérience quasi mystique.


Émile ZOLA :
La faute de l'abbé Mouret (extrait)

Né en 1840 et mort en 1902
Très tôt Zola reprend la notion naturaliste du 16e à son compte, Il veut étudier la nature pour refuser les causes surnaturelles et divines, d'où l'association du naturalisme à l'athéisme et au matérialisme. Il a lu Darwin, Bernard et Comte dont Zola connaît les idées. Il devient chef de file du mouvement réaliste-naturaliste. L'extrait est tirée de
La faute de l'abbé Mouret qui est le cinquième volume des Rougon-Macquart.

Philippe DELERM :
Voyeur de pivoine

Né en 1950.
On le connaît pour
La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules bien sûr, premier ouvrage reconnu puisque les éditeurs avait refusé ses manuscrits. Depuis on lui connaît Il avait plu tout le dimanche et Le portique, Panier de fruits et Les chemins nous inventent… Tirée de La sieste assassinée, cette nouvelle est très représentative de l'écriture en dentelle de Calais de Delerm qui vise toujours à décrire le suc du monde qui l'entoure.

Théodore DE JOLIMONT :
Poisson d'avril (à la manière de Jean de la Fontaine)

Né en 1787 et Mort en 18.. C'est un ingénieur qui a écrit un seul ouvrage intitulé Polyanthea archéologique, ou Curiosités, raretés, bizarreries et singularités de l'histoire religieuse, civile, industrielle, artistique et littéraire. Dans l'antiquité, le moyen-âge et les temps modernes, recueillies sur les monuments de tous genres et de tous âges, et publiés en différents opuscules. On ne sait rien d'autre à son sujet


Marie-Laure Jeanne Herlédan

Sous ce lien : un topo sur l'histoire de la nouvelle

"goûter-livre" du 30 mars

Madeleines et quatre-quarts, pommes et petits plants de bourrache, thé, café pour ce 9e goûter-livres. Douze autour de la table cette fois, dont trois enfants attentifs qui connaissaient René Guy Cadou et nous dirons un de ses poèmes au prochain goûter.
Il a été présenté avec beaucoup de chaleur :

Survivre
de Guy Corneau
Sépharade
de Éliette Abécassis
Le prix à payer
de Joseph Fadelle
Les folies millénaristes
de Gérard Haddad
Nourrir l'humanité au XXIe siècle
de Bruno Parmentier
La folle allure
de Christian Bobin

et aussi des livres mis à disposition :
Jack Kerouac, breton d'Amérique de P. Dagier et H. Quéméner ; Oasis interdite de E. Maillart ; Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de H. Lee.

et enfin, deux ouvrages de Jeanne-Marie Baude – qui est intervenue à la journée du 26 mars consacrée au poète Armand Robin :
Georges-Emmanuel Clancier, de la terre natale aux terres d'écriture
L'oeil de l'âme, plaidoyer pour l'imagination


Toujours de fructueux échanges autour de la lecture de nos amis livres...


Prochain rendez-vous le 18 mai

 

 

Gabatine : de l'italien gabba, plaisanterie. Ne s'emploie que dans cette locution : donner de la gabatine à quelqu'un, le tromper, lui en faire accroire.

Gadelle : nom populaire de la groseille rouge.

Gaudeamus : du latin, réjouissons-nous. Chant religieux de réjouissance.

Gobichonnade : repas copieux.

Gogaille : repas joyeux, faire goguaille.

Gracieuseté : honnêteté, civilité, il m'a fait une gracieuseté à laquelle je ne m'attendais pas.

Grandelet : diminutif de grand, cette femme à déjà des enfants assez grandelets.

Griblettes : petit morceau de porc frais ou salé, de veau, de volaille, enveloppé de petites tranches de lard, qu'on met à rôtir sur le grill.

Gringotter : se dit des petits oiseaux et signifie fredonner : il y a du plaisir à entendre gringotter ce petit oiseau.

Guéret : terre labourée et non ensemencée. Se dit quelquefois en poésie de toutes terres propres à porter des grains.

Guerdonner : récompenser.

Guilée : pluie soudaine et de peu de durée : guilée de mars, on dit aussi giboulée

 

26 mars 2011

Journée Armand Robin

Il y a 50 ans disparaissait Armand Robin après une vie trop courte de seulement 49 ans.
"Des Sources et des Livres" a voulu contribuer à la redécouverte de ce poète encore trop peu connu.

Une quarantaine de personnes ont pu entendre le matin :

Jean Bescond – biographe inégalable qui tient le site de référence le plus complet consacré à Robin – rappeler, avec passion, les étapes de la vie du poète né près de Rostrenen dans une famille paysanne et, "monté" à Paris pour ses étides supérieures, y connaîtra de grandes figures de la littérature de son temps, mais sera pourtant "oublié", tellement aux yeux de certains, il se montre "indésirable".


Jeanne-Marie Baude - qui a enseigné la littérature à l'Université de Metz - a ensuite donné un bel exposé sur la profondeur tout à la fois intime et universelle de la parole poétique de Robin, bouleversante et pourtant si immédiatement lisible. Reprenant les mots même du poète, elle évoque la "Parole condamnée" qui peut cependant être sauvée et – peut-être aussi – sauver. Dans notre époque de bruit et de bavardages sans objets, l'exigence de Robin dans la recherche d'une parole vraie est d'une urgente actualité.

Jean Bescond et Jeanne-Marie Baude, ont aussi évoqué la passion des langues de Robin et ses activités de traducteur. Pour lui, tout homme, toute langue est une découverte : il faut s'ouvrir au monde sans restriction.


De nombreux échanges prolongent et l'apéritif musical


sert de prélude à une collation bien bretonne, elle même accompagnée par un bel air de kan ha diskan impromptu.


L'ouverture de la bibliothèque permet de découvrir l'exposition Armand Robin (visible jusqu'à la mi-avril). Elle donne une vision synthétique et documentée des différents facettes de la vie et de l'œuvre du poète.



Tout ce qui a été évoqué le matin va prendre une nouvelle dimension dans le récital donné par Éliane Hervé –  comédienne – et Éric Simmon – lui-même poète et chanteur – : celle d'un moment magique de présence poétique. Deux voix données avec tout à la fois précision, élan et générosité qui recueilleront l'enthousiasme sans réserve du public pour avoir si bien pénétré l'intelligence de l'œuvre.

Seules les contraintes horaires viendront interrompre les discussions qui ont accompagné la fin d'une journée chaleureuse.

(*) Deux ouvrages pour découvrir ou redécouvrir d'Armand Robin : Le temps qu'il fait et Ma vie sans moi. Disponibles en librairie.

Printemps des poètes à Assérac.


Depuis le 19 mars et pendant 15 jours, le promeneur peut découvrir autour de l'étang d'Assérac 50 panneaux de poèmes sur le thème du printemps de la Grèce antique à nos jours dont les poèmes d'élèves d'une classe de l'école J. Raux.

Ce samedi était aussi l'occasion de la plantation d'un chêne dédié au poète Armand Robin, près de l'espace jeux, sous la présidence du maire d'Assérac en présence d'une quarantaine de personnes. Les enfants des deux écoles ont rendu le meilleur hommage qui soit au poète en lisant quelques uns de ses textes.

Enfin, ce fut le moment d'inaugurer à la bibliothèque municipale l'exposition consacrée à Armand Robin. Un verre de l'amitié a conclu cette matinée accompagnée par la musique du trio Semper felix.


Quelques vues de l'exposition

40 photos moyen et grand format de Marie-Laure Jeanne Herlédan

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VENDREDI 28 JANVIER

THÈME : LE FROID DURE…

... donc vin chaud, tisane et gâteaux dès en arrivant pour tous ceux qui sont venus lire, entendre et discuter. Pour commencer, une anecdote : En 1952, furent publiées chez Gallimard Les 56 meilleures nouvelles du monde. Au départ de cette aventure, un concours organisé par le journal américain NY Herald Tribune. Chaque pays se mit à sélectionner des nouvelles dont les auteurs pouvaient aussi bien être inconnus que renommés. Ce fut le texte de Johan Borgen un écrivain du froid : la Norvège qui remporta le prix du concours pour : L'amour dissipera les rêves de l'enfance. Cette nouvelle a été rééditée par les éditions de L'Élan à Nantes en 2009.


Boris TZAPRENKO :
Encore

Scientifique russe contemporain, passionné d'astronomie et de science fiction depuis son plus jeune âge, il découvre l'écriture très tardivement à l'instar de son maître Isaac Asimov. Ses thèmes favoris sont la génétique, la biologie et l'informatique qui concourent aux folles histoires de son imaginaire, sans négliger une importante réflexion sur l'évolution de l'être humain. Son livre majeur : Il sera est un conte en clin d'œil à l'envers au célébrissime "il était une fois" de nos histoires enfantines. La langue française le passionne et particulièrement l'œuvre de Balzac. Plusieurs de ses nouvelles de science-fiction sont en français et c'est le cas de Encore. Dans cette nouvelle où le thème du temps est privilégié, les allusions à la science sont variées : la relativité restreinte, la psychopathologie, le paradoxe de Langevin…


Jaan KROSS :
Le fou du Tzar

Il est né en 1920 et mort en 2007. À l'origine il est poète et traducteur de poésie, auteur de quatre recueils. Au lendemain de l'histoire stalinienne il se tourne vers le roman et les nouvelles dont l'un des ouvrages porte un titre lourd de sens : La vue retrouvée.
Le fou du tzar n'est pas une nouvelle mais l'histoire romancée sous forme de journal, de Timothéus Von Bock, un brillant aristocrate aux idées novatrices qui décida d'adresser un mémoire pamphlétaire à Alexandre Ier. Pour avoir osé cela il fut emprisonné pendant neuf années, déclaré fou puis exilé. Il subira sa vie durant ainsi que sa famille une pression policière. Cette histoire relatée par Jaan Kross n'est pas sans lien avec ce qu'il a vécu pendant l'ère stalinienne puisqu'il fut lui-même interné au goulag en 1946.


Stig DAGERMAN :
La surprise

Stig Dagerman est né en 1923 et mort en 1954, abandonné par sa mère à la naissance il est élevé par ses grands-parents, des paysans pauvres de la campagne suédoise. Il mène une vie littéraire doublée d'un engagement anarcho-syndicaliste et d'un important travail journalistique. Gallimard éditera L'Enfant brûlé en 81, dès lors on ne cessera de découvrir l'œuvre immense et profonde de cet auteur incandescent. La dictature du chagrin chez Agône en 2001 et surtout le petit texte Notre besoin de consolation est impossible à rassasier chez Actes Sud sont des ouvrages d'une densité extrême. Stig Dagerman terminera sa vie dans le silence et se donnera la mort. Dans la Surprise, tirée du recueil On tue un enfant la phrase d'entrée ainsi que la clôture pourrait sortir comme une parole testamentaire de la bouche même de Stig Dagerman, elle est à l'image du désarroi et de la douleur pudique mais irrépressible qui n'a cessé de tarauder l'âme de cet auteur à l'immense talent.


Zacharias TOPELIUS :
Lasse le petit

Écrivain finlandais de langue suédoise Zacharias Topelius est né en 1818 et mort en 1898. Il vit dans une famille heureuse qu'il mettra en scène dans ses écrits, son père est médecin. Topelius soutien une thèse d'histoire en 1840, prend la direction d'un journal puis devient attaché de bibliothèque, professeur de lycée puis d'université, recteur et enfin conseiller d'état La majeur partie de son œuvre (8 volumes) est dédiée aux enfants, mais il est aussi auteur de trois recueils de poèmes de jeunesse, d'âge mûr et de vieillesse intitulés, de pièces de théâtre et de nombreuses nouvelles réunies sous le titre Soirées d'hiver. Il est très connu pour Notre pays qui en 1875 était dans toutes les familles finlandaises. Cela lui valu d'être appelé l'Andersen de la Finlande et de la Suède. Lasse le petit est un conte moral à plusieurs niveaux de lecture où se mêlent le réel et l'imaginaire. Il peut être entendu par les grands et les petits et peut encore prendre son sens aujourd'hui, même si écrit il y a plus d'un siècle. On peut considérer que la chute est quelque peu philosophique.


Iouri KAZAKOV : Martha l'ancienne

Kazakov est né en 1927 et mort en 1982 de famille ouvrière et de grands-parents paysans. Son père fut envoyé au goulag et lui-même devint bègue à la suite d'un bombardement. C'est un musicien, violoncelliste, qui se tournera en 52 vers l'écriture. Derrière des vies de pêcheurs, de voyageurs, de chasseurs, d'hommes et de femmes, derrière un décor de grand Nord, la solitude de l'homme est omniprésente. On parle ici de littérature soviétique et non russe. C'est d'ailleurs sous ce vocable qu'Aragon avait lancé cette collection chez Gallimard. Pour autant Kazakov n'a de cesse de peindre la Russie aimée mais dénaturée par le pouvoir stalinien. On le dit influencé par Tchekhov et Tourgueniev, il a écrit un nombre considérable de nouvelles à tendance mélancolique et désenchantée. Martha l'ancienne est tirée de La belle vie qui fait suite à La petite gare recueil de nouvelles où s'exprime tout son art. Dans le personnage de Martha on peut voir l'incarnation de la vieille Russie percluse mais belle encore et respectable, dans le poids de ses années d'histoire.

La soirée fut belle et bonne au pied de "L'arbre à lire" sculpture de Anne Maurice en prêt à la bibliothèque.
Chacun cherchera des nouvelles printanières pour des retrouvailles le 1er avril !

Marie-Laure Jeanne Herlédan

Sous ce lien : un topo sur l'histoire de la nouvelle

Un auteur à l'école : Yves Maurice

Le 21 janvier 2011, l'écrivain Yves Maurice a rencontré les classes de l'école Sainte-Anne à Assérac.
Autour de son livre de contes les CP et les CE écoutent avec ravissement comment il fait "voyager ses histoires vers les enfants" comme il se plaît à le dire. On lève le doigt, on est attentif et on est admiratif devant le korrigan porte-livres. L'auteur sait y faire, il a été instituteur !

Avec les CM, il explique l'amont et l'aval de la vie d'un livre, en l'occurrence son ouvrage
Classe verte en Pays Blanc que les élèves étudient depuis un moment déjà...
Les questions fusent, bien préparées : quels sont vos thèmes favoris ? dans votre livre avez-vous dit un peu de vérité ? pourquoi avez-vous choisi Guérande comme décor de ce roman ? et d'autres encore...
Un réel et bel échange, tout au long de la matinée : éditeur, illustrateur et imprimeur n'ont plus de secrets. On termine par un conte inédit, les élèves sont au royaume de l'imaginaire. Chacun repartira avec une carte postale dessinée par Yves Maurice et dédicacée.

Merci à la directrice et son équipe d'avoir accueilli ce projet des Sources et des Livres.

À noter qu'Yves Maurice remet l'intégralité de ses droits d'auteur à l'Association Terre de Vie.

 

 

 

 

 


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