Activités de janvier 2010 à juin 2011

Journée psychanalyse du 28 mai 2011

L'impensable qui fait penser.

La psychanalyse qui n'avait pas encore fait l'objet d'une journée aux Sources était accueillie ce jour sous le ciel ensoleillé d'Assérac… Pourquoi pas !

Marie-Laure Jeanne Herlédan introduisait ainsi cette journée :

" Nous savons que l'humain ne peut être réduit au biologique et qu'il s'inscrit aussi dans un registre symbolique, que le fait même qu'il soit doué du langage lui donne la faculté de penser et de symboliser. Les philosophes bien entendu mais aussi les structuralistes dont Lévi Strauss l'ont dit à ce sujet et les linguistes comme Benveniste n'ont pas manqué non plus.

Que dit la psychanalyse, elle, sur l'humain pensant ? Des symptômes psychiques aux crises sociales que permet-elle de penser ? Que dit-elle sur notre civilisation ? Les questions méritent encore et toujours d'être posées n'en déplaise à certaines attaques qui pour être " populaires et universitaires" n'en sont pas moins souvent mal informées et peut-être parfois malveillantes. Du moins ont-elles le mérite des provocations qui est de susciter de la réponse et l'occasion de faire un point raisonné sur ce dont on parle.

Ce que sait la psychanalyse - car elle aussi produit un savoir - peut-il être de quelque utilité dans le traitement des souffrances individuelles ou dans l'éclairage des manières dont les hommes construisent et agissent leurs liens ?

Nous voici réunis pour aborder, très modestement, quelques-unes de ces questions en essayant d'articuler éléments de théorie et expériences de situations concrètes. Le but est de parvenir à construire tous ensemble une sorte de conversation à partir des questions que chacun voudra bien apporter au pot commun. Occasion pour nous tous d'opérer ce petit décalage des points de vue qui, comme dans le stéréoscope de notre enfance, permettait de donner du relief à l'image demeurée trop plate d'être d'un seul objectif ! "

Le matin une intervention de Gilles Herlédan psychologue clinicien en retraite et chargé d'enseignement à l'université de Rennes II était consacrée à quelques effets du discours de la psychanalyse dans la modernité sous le titre : De l'insu à l'impensable, enjeux de la psychanalyse dans la modernité. De nombreuses questions et discussions conduisirent jusqu'à midi.

L'apéritif et le buffet préparés par les membres de l'association permettait de continuer les discussions dans un climat très convivial.

À 14 heures, Alain Cochet, Docteur en psychologie qui travaille en institution à Rennes a évoqué Les Écritures de l'impossible. La lettre et le réel.
Après de nombreuses questions, Brigitte Folliot-Hélen, psychologue clinicienne en milieu hospitalier psychiatrique auprès d'enfants à Rennes a proposé
L'impensable du symptôme et fut, elle aussi, invitée à répondre à de très nombreuses questions.
Marie-Dominique Burgaud, psychologue clinicienne, psychanalyste en cabinet à Guérande et en institution à Pontchâteau a proposé enfin une réflexion sur l'évolution des dispositifs d'accueil et de soins de la souffrance psychique
D'un impossible à dire à une pensée qui s'élabore.

La journée s'est achevée par une table ronde sur la place de la psychanalyse dans notre monde contemporain. Ce large tour d'horizon a permis des discussions riches et ouvertes qui ont largement débordé l'horaire prévu.

L'association Des Sources et des Livres va publier très prochainement les conférences de cette journée. Renseignements et réservation au 02 40 22 39 74 ou courriel : dessourcesetdeslivres@orange.fr.

 

 


"goûter-livre" du 18 mai

La maison des Sources et des Livres était ouverte pour laisser entrer le soleil et les lecteurs gourmands de livres, d'une tarte au citron et d'une tarte à la rhubarbe...

L'écologie en bas de chez moi
de Iegor Gran
La saga des jardiniers de France
de Loïc Dupont
Facebook m'a tuer
de Alexandre Des Isnards
Sous mon niqab
de Zaïna
Les cahiers du Pays de Guérande
parution des Amis de Guérande
Sarnia
de G.-B. Edwards (pour la deuxième fois !)
Le crayon du charpentier
de Manuel Rivas


C'était le dernier goûter-livres de la saison, beaucoup d'idées pour lancer à nouveau ces après-midi d'échanges autour des livres...


Prochain rendez-vous le 28 septembre

 

Haha : Ouverture qu'on fait au mur d'un jardin, avec un fossé en dehors, afin de laisser la vue libre : il y a un haha au bout de cette allée.

Haliteux, haliteuse : se dit de la peau lorsqu'elle est couverte d'une douce moiteur.

Hallier : réunion de buissons fort épais ; lieu inculte et couvert de broussailles.

Happe-chair : personne très avide de gain.

Harmonier : Faire concorder, harmonier des couleurs.

Hexandre : Qui a six étamines comme le lis.

Historier : enjoliver de divers petits ornements.

Hochepot : Espèce de ragoût fait de boeuf haché et cuit sans eau dans un pot avec des marrons, des navets et autres assaisonnements.

Houhou : Personne laide et grondeuse

Houssine : Verge, baguette de houx dont on se sert pour battre u cheval ou des habits : faire houssiner ses habits.

Houx-frelon : arbrisseau dont les feuilles, toujours vertes, sont semblables à celles du myrte, pointues et piquantes et dont les racines passent pour diurétiques et apéritives.

Huette : Hulotte.


 

DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES


VENDREDI 1er AVRIL

THÈME : Printemps et jardins (collier de fleurs et coccinelle)

Toujours en présence de notre "Arbre à lire" (sculpture d'Anne Maurice), un petit groupe s'est à nouveau réuni à la bibliothèque d'Assérac pour écouter six lecteurs passionnés. Bon échange autour des auteurs, ce sont vraiment des soirées sympathiques. Pour la dernière de l'année – le 10 juin – pas de thème cette fois, chacun offrira la nouvelle de son choix en présentant l'auteur.

Dino BUZZATI
Douce nuit
Les bosses dans le jardin
Le jardin

Né en 1906, Dino BUZZATI commence à écrire à l'adolescence. En 1928 il rentre au Corriere de la serra où il travaille jusqu'à sa mort. En 1940 paraît la première édition du Désert des Tartares. Camus adapte en 55 Un cas intéressant. En 65 sort un recueil de poésies et l'année suivante il s'attaque au K en même temps qu'il rédige l'introduction à oeuvre complète de Jérôme Bosch. En 67 il expose ses peintures à Paris. Auteur de nouvelles, romans, récits, lettres, bandes dessinées, poèmes et entretiens Dino s'éteint en 1972, sa longue maladie n'étant pas sans rappeler sa pièce de théâtre Un cas intéressant.
Trois nouvelles vont se succéder dans des registres très différents où pourtant l'on voit percer toujours les mêmes thématiques chères à Buzzati. Le déchiffrement du monde dans ses dimensions énigmatiques, impitoyables tout à la fois où le fantastique à sa part et où l'humour apparaît pour éviter à l'existence de tourner au tragique. Un parallèle est à faire sur ce point avec Primo Levi.

Katheline RAYNE :
Journal (extrait)

Elle est née en 1908 et décédée en 2003. Elle est avant tout poète et le revendique constamment. Son premier recueil s'intitule Des pierres et des fleurs. On dit d'elle que c'est une femme en perpétuelle quête de sagesse. Elle n'a cessé de chercher un sens à sa vie à travers la littérature, la poésie et de nombreuses religions. La spiritualité est très présente dans son oeuvre, tant dans ses poèmes que dans son journal. Elle fut parmi les premières femmes à étudier à Cambridge (Elle y rencontre Virginia Woolf venue y faire une conférence). Sa vie privée est complexe et pendant longtemps insatisfaisante à ses yeux. Elle a traduit Balzac (Les illusions perdues). Elle est spécialiste de William Blake, de Yeats et de Thomas Taylor du mouvement néoplatonicien sur lesquels elle a beaucoup écrit. On peut qualifier le passage tiré de son journal d'expérience quasi mystique.


Émile ZOLA :
La faute de l'abbé Mouret (extrait)

Né en 1840 et mort en 1902
Très tôt Zola reprend la notion naturaliste du 16e à son compte, Il veut étudier la nature pour refuser les causes surnaturelles et divines, d'où l'association du naturalisme à l'athéisme et au matérialisme. Il a lu Darwin, Bernard et Comte dont Zola connaît les idées. Il devient chef de file du mouvement réaliste-naturaliste. L'extrait est tirée de
La faute de l'abbé Mouret qui est le cinquième volume des Rougon-Macquart.

Philippe DELERM :
Voyeur de pivoine

Né en 1950.
On le connaît pour
La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules bien sûr, premier ouvrage reconnu puisque les éditeurs avait refusé ses manuscrits. Depuis on lui connaît Il avait plu tout le dimanche et Le portique, Panier de fruits et Les chemins nous inventent… Tirée de La sieste assassinée, cette nouvelle est très représentative de l'écriture en dentelle de Calais de Delerm qui vise toujours à décrire le suc du monde qui l'entoure.

Théodore DE JOLIMONT :
Poisson d'avril (à la manière de Jean de la Fontaine)

Né en 1787 et Mort en 18.. C'est un ingénieur qui a écrit un seul ouvrage intitulé Polyanthea archéologique, ou Curiosités, raretés, bizarreries et singularités de l'histoire religieuse, civile, industrielle, artistique et littéraire. Dans l'antiquité, le moyen-âge et les temps modernes, recueillies sur les monuments de tous genres et de tous âges, et publiés en différents opuscules. On ne sait rien d'autre à son sujet


Marie-Laure Jeanne Herlédan

Sous ce lien : un topo sur l'histoire de la nouvelle

"goûter-livre" du 30 mars

Madeleines et quatre-quarts, pommes et petits plants de bourrache, thé, café pour ce 9e goûter-livres. Douze autour de la table cette fois, dont trois enfants attentifs qui connaissaient René Guy Cadou et nous dirons un de ses poèmes au prochain goûter.
Il a été présenté avec beaucoup de chaleur :

Survivre
de Guy Corneau
Sépharade
de Éliette Abécassis
Le prix à payer
de Joseph Fadelle
Les folies millénaristes
de Gérard Haddad
Nourrir l'humanité au XXIe siècle
de Bruno Parmentier
La folle allure
de Christian Bobin

et aussi des livres mis à disposition :
Jack Kerouac, breton d'Amérique de P. Dagier et H. Quéméner ; Oasis interdite de E. Maillart ; Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de H. Lee.

et enfin, deux ouvrages de Jeanne-Marie Baude – qui est intervenue à la journée du 26 mars consacrée au poète Armand Robin :
Georges-Emmanuel Clancier, de la terre natale aux terres d'écriture
L'oeil de l'âme, plaidoyer pour l'imagination


Toujours de fructueux échanges autour de la lecture de nos amis livres...


Prochain rendez-vous le 18 mai

 

 

Gabatine : de l'italien gabba, plaisanterie. Ne s'emploie que dans cette locution : donner de la gabatine à quelqu'un, le tromper, lui en faire accroire.

Gadelle : nom populaire de la groseille rouge.

Gaudeamus : du latin, réjouissons-nous. Chant religieux de réjouissance.

Gobichonnade : repas copieux.

Gogaille : repas joyeux, faire goguaille.

Gracieuseté : honnêteté, civilité, il m'a fait une gracieuseté à laquelle je ne m'attendais pas.

Grandelet : diminutif de grand, cette femme à déjà des enfants assez grandelets.

Griblettes : petit morceau de porc frais ou salé, de veau, de volaille, enveloppé de petites tranches de lard, qu'on met à rôtir sur le grill.

Gringotter : se dit des petits oiseaux et signifie fredonner : il y a du plaisir à entendre gringotter ce petit oiseau.

Guéret : terre labourée et non ensemencée. Se dit quelquefois en poésie de toutes terres propres à porter des grains.

Guerdonner : récompenser.

Guilée : pluie soudaine et de peu de durée : guilée de mars, on dit aussi giboulée

 

26 mars 2011

Journée Armand Robin

Il y a 50 ans disparaissait Armand Robin après une vie trop courte de seulement 49 ans.
"Des Sources et des Livres" a voulu contribuer à la redécouverte de ce poète encore trop peu connu.

Une quarantaine de personnes ont pu entendre le matin :

Jean Bescond – biographe inégalable qui tient le site de référence le plus complet consacré à Robin – rappeler, avec passion, les étapes de la vie du poète né près de Rostrenen dans une famille paysanne et, "monté" à Paris pour ses étides supérieures, y connaîtra de grandes figures de la littérature de son temps, mais sera pourtant "oublié", tellement aux yeux de certains, il se montre "indésirable".


Jeanne-Marie Baude - qui a enseigné la littérature à l'Université de Metz - a ensuite donné un bel exposé sur la profondeur tout à la fois intime et universelle de la parole poétique de Robin, bouleversante et pourtant si immédiatement lisible. Reprenant les mots même du poète, elle évoque la "Parole condamnée" qui peut cependant être sauvée et – peut-être aussi – sauver. Dans notre époque de bruit et de bavardages sans objets, l'exigence de Robin dans la recherche d'une parole vraie est d'une urgente actualité.

Jean Bescond et Jeanne-Marie Baude, ont aussi évoqué la passion des langues de Robin et ses activités de traducteur. Pour lui, tout homme, toute langue est une découverte : il faut s'ouvrir au monde sans restriction.


De nombreux échanges prolongent et l'apéritif musical


sert de prélude à une collation bien bretonne, elle même accompagnée par un bel air de kan ha diskan impromptu.


L'ouverture de la bibliothèque permet de découvrir l'exposition Armand Robin (visible jusqu'à la mi-avril). Elle donne une vision synthétique et documentée des différents facettes de la vie et de l'œuvre du poète.



Tout ce qui a été évoqué le matin va prendre une nouvelle dimension dans le récital donné par Éliane Hervé –  comédienne – et Éric Simmon – lui-même poète et chanteur – : celle d'un moment magique de présence poétique. Deux voix données avec tout à la fois précision, élan et générosité qui recueilleront l'enthousiasme sans réserve du public pour avoir si bien pénétré l'intelligence de l'œuvre.

Seules les contraintes horaires viendront interrompre les discussions qui ont accompagné la fin d'une journée chaleureuse.

(*) Deux ouvrages pour découvrir ou redécouvrir d'Armand Robin : Le temps qu'il fait et Ma vie sans moi. Disponibles en librairie.

Printemps des poètes à Assérac.


Depuis le 19 mars et pendant 15 jours, le promeneur peut découvrir autour de l'étang d'Assérac 50 panneaux de poèmes sur le thème du printemps de la Grèce antique à nos jours dont les poèmes d'élèves d'une classe de l'école J. Raux.

Ce samedi était aussi l'occasion de la plantation d'un chêne dédié au poète Armand Robin, près de l'espace jeux, sous la présidence du maire d'Assérac en présence d'une quarantaine de personnes. Les enfants des deux écoles ont rendu le meilleur hommage qui soit au poète en lisant quelques uns de ses textes.

Enfin, ce fut le moment d'inaugurer à la bibliothèque municipale l'exposition consacrée à Armand Robin. Un verre de l'amitié a conclu cette matinée accompagnée par la musique du trio Semper felix.


Quelques vues de l'exposition

40 photos moyen et grand format de Marie-Laure Jeanne Herlédan

DONNEZ-NOUS DES NOUVELLES


VENDREDI 28 JANVIER

THÈME : LE FROID DURE…

... donc vin chaud, tisane et gâteaux dès en arrivant pour tous ceux qui sont venus lire, entendre et discuter. Pour commencer, une anecdote : En 1952, furent publiées chez Gallimard Les 56 meilleures nouvelles du monde. Au départ de cette aventure, un concours organisé par le journal américain NY Herald Tribune. Chaque pays se mit à sélectionner des nouvelles dont les auteurs pouvaient aussi bien être inconnus que renommés. Ce fut le texte de Johan Borgen un écrivain du froid : la Norvège qui remporta le prix du concours pour : L'amour dissipera les rêves de l'enfance. Cette nouvelle a été rééditée par les éditions de L'Élan à Nantes en 2009.


Boris TZAPRENKO :
Encore

Scientifique russe contemporain, passionné d'astronomie et de science fiction depuis son plus jeune âge, il découvre l'écriture très tardivement à l'instar de son maître Isaac Asimov. Ses thèmes favoris sont la génétique, la biologie et l'informatique qui concourent aux folles histoires de son imaginaire, sans négliger une importante réflexion sur l'évolution de l'être humain. Son livre majeur : Il sera est un conte en clin d'œil à l'envers au célébrissime "il était une fois" de nos histoires enfantines. La langue française le passionne et particulièrement l'œuvre de Balzac. Plusieurs de ses nouvelles de science-fiction sont en français et c'est le cas de Encore. Dans cette nouvelle où le thème du temps est privilégié, les allusions à la science sont variées : la relativité restreinte, la psychopathologie, le paradoxe de Langevin…


Jaan KROSS :
Le fou du Tzar

Il est né en 1920 et mort en 2007. À l'origine il est poète et traducteur de poésie, auteur de quatre recueils. Au lendemain de l'histoire stalinienne il se tourne vers le roman et les nouvelles dont l'un des ouvrages porte un titre lourd de sens : La vue retrouvée.
Le fou du tzar n'est pas une nouvelle mais l'histoire romancée sous forme de journal, de Timothéus Von Bock, un brillant aristocrate aux idées novatrices qui décida d'adresser un mémoire pamphlétaire à Alexandre Ier. Pour avoir osé cela il fut emprisonné pendant neuf années, déclaré fou puis exilé. Il subira sa vie durant ainsi que sa famille une pression policière. Cette histoire relatée par Jaan Kross n'est pas sans lien avec ce qu'il a vécu pendant l'ère stalinienne puisqu'il fut lui-même interné au goulag en 1946.


Stig DAGERMAN :
La surprise

Stig Dagerman est né en 1923 et mort en 1954, abandonné par sa mère à la naissance il est élevé par ses grands-parents, des paysans pauvres de la campagne suédoise. Il mène une vie littéraire doublée d'un engagement anarcho-syndicaliste et d'un important travail journalistique. Gallimard éditera L'Enfant brûlé en 81, dès lors on ne cessera de découvrir l'œuvre immense et profonde de cet auteur incandescent. La dictature du chagrin chez Agône en 2001 et surtout le petit texte Notre besoin de consolation est impossible à rassasier chez Actes Sud sont des ouvrages d'une densité extrême. Stig Dagerman terminera sa vie dans le silence et se donnera la mort. Dans la Surprise, tirée du recueil On tue un enfant la phrase d'entrée ainsi que la clôture pourrait sortir comme une parole testamentaire de la bouche même de Stig Dagerman, elle est à l'image du désarroi et de la douleur pudique mais irrépressible qui n'a cessé de tarauder l'âme de cet auteur à l'immense talent.


Zacharias TOPELIUS :
Lasse le petit

Écrivain finlandais de langue suédoise Zacharias Topelius est né en 1818 et mort en 1898. Il vit dans une famille heureuse qu'il mettra en scène dans ses écrits, son père est médecin. Topelius soutien une thèse d'histoire en 1840, prend la direction d'un journal puis devient attaché de bibliothèque, professeur de lycée puis d'université, recteur et enfin conseiller d'état La majeur partie de son œuvre (8 volumes) est dédiée aux enfants, mais il est aussi auteur de trois recueils de poèmes de jeunesse, d'âge mûr et de vieillesse intitulés, de pièces de théâtre et de nombreuses nouvelles réunies sous le titre Soirées d'hiver. Il est très connu pour Notre pays qui en 1875 était dans toutes les familles finlandaises. Cela lui valu d'être appelé l'Andersen de la Finlande et de la Suède. Lasse le petit est un conte moral à plusieurs niveaux de lecture où se mêlent le réel et l'imaginaire. Il peut être entendu par les grands et les petits et peut encore prendre son sens aujourd'hui, même si écrit il y a plus d'un siècle. On peut considérer que la chute est quelque peu philosophique.


Iouri KAZAKOV : Martha l'ancienne

Kazakov est né en 1927 et mort en 1982 de famille ouvrière et de grands-parents paysans. Son père fut envoyé au goulag et lui-même devint bègue à la suite d'un bombardement. C'est un musicien, violoncelliste, qui se tournera en 52 vers l'écriture. Derrière des vies de pêcheurs, de voyageurs, de chasseurs, d'hommes et de femmes, derrière un décor de grand Nord, la solitude de l'homme est omniprésente. On parle ici de littérature soviétique et non russe. C'est d'ailleurs sous ce vocable qu'Aragon avait lancé cette collection chez Gallimard. Pour autant Kazakov n'a de cesse de peindre la Russie aimée mais dénaturée par le pouvoir stalinien. On le dit influencé par Tchekhov et Tourgueniev, il a écrit un nombre considérable de nouvelles à tendance mélancolique et désenchantée. Martha l'ancienne est tirée de La belle vie qui fait suite à La petite gare recueil de nouvelles où s'exprime tout son art. Dans le personnage de Martha on peut voir l'incarnation de la vieille Russie percluse mais belle encore et respectable, dans le poids de ses années d'histoire.

La soirée fut belle et bonne au pied de "L'arbre à lire" sculpture de Anne Maurice en prêt à la bibliothèque.
Chacun cherchera des nouvelles printanières pour des retrouvailles le 1er avril !

Marie-Laure Jeanne Herlédan

Sous ce lien : un topo sur l'histoire de la nouvelle

Un auteur à l'école : Yves Maurice

Le 21 janvier 2011, l'écrivain Yves Maurice a rencontré les classes de l'école Sainte-Anne à Assérac.
Autour de son livre de contes les CP et les CE écoutent avec ravissement comment il fait "voyager ses histoires vers les enfants" comme il se plaît à le dire. On lève le doigt, on est attentif et on est admiratif devant le korrigan porte-livres. L'auteur sait y faire, il a été instituteur !

Avec les CM, il explique l'amont et l'aval de la vie d'un livre, en l'occurrence son ouvrage
Classe verte en Pays Blanc que les élèves étudient depuis un moment déjà...
Les questions fusent, bien préparées : quels sont vos thèmes favoris ? dans votre livre avez-vous dit un peu de vérité ? pourquoi avez-vous choisi Guérande comme décor de ce roman ? et d'autres encore...
Un réel et bel échange, tout au long de la matinée : éditeur, illustrateur et imprimeur n'ont plus de secrets. On termine par un conte inédit, les élèves sont au royaume de l'imaginaire. Chacun repartira avec une carte postale dessinée par Yves Maurice et dédicacée.

Merci à la directrice et son équipe d'avoir accueilli ce projet des Sources et des Livres.

À noter qu'Yves Maurice remet l'intégralité de ses droits d'auteur à l'Association Terre de Vie.