Jean-Claude
Albert Coiffard est impliqué depuis de très nombreuses années dans
l'écriture et l'édition. Membre du Comité de rédaction de la revue Les cahiers de Rochefort, membre de l’association Poésie sur tout, rédacteur de la revue C’est-à-dire. Conférencier, il a
aussi animé l'émission nantaise de poésie Rivages. En 2002 il a publié un essai
intitulé Manoll Cadou, une amitié en plein coeur. Le numéro 48 de la revue Chiendent aux
Éditions du petit véhicule lui est consacré. L'académie littéraire de
Bretagne et des Pays de la Loire lui a décerné en mai 2015 le Prix Yves
Cosson de poésie pour l'ensemble de son oeuvre.
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Votre poésie est une
poésie verticale. Vous écrivez, m’avez-vous dit, souvent le
dimanche matin, sur une feuille A4, pliée dans le sens de la
hauteur. Verticale, votre écriture l’est d’abord graphiquement
et puis, et surtout, elle l’est par cette aspiration qui la
possède, qui la mène et l’entraîne vers le haut, je veux dire
vers la beauté – vers toujours plus de lumière, vers un ciel en
gloire. Comme si les mots voulaient relier la terre au ciel. On
aurait voulu pouvoir/S’étirer sous le soleil.
La
puissance des mots, dressés comme une échelle entre la terre et le
ciel. Un jour beau comme une échelle.1 C’est là
toute votre poésie. Une échelle de mots pour nous dire la poussière
et la grâce.
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Comme
une fenêtre qui s’ouvre
Comme une rose qui
s’éveille
Je te retrouve
chaque jour
Toi qui me donnes
la raison
Par toi je dispose
du ciel
Et j’ose prendre
sans remords
Ma part vivante des
choses.
S’il est dans
l’ordre de l’été
Que chaque arbre
ait double visage.
Je me nourris de ta
lumière
Et ne veux plus
être pour toi
Que ton poids
d’ombre sur la terre.
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Jean-Marie
Gilory, mousse à 14 ans, devient capitaine au long cours à 27 puis
administrateur des affaires maritimes. Grand admirateur de Saint John
Perse, il n’a lui-même jamais cessé d’écrire. Il est l’auteur de
nombreux ouvrages : recueils de poésie, de nouvelles et d’aphorismes.
En 2014 il est récompensé par le prix Écume de mer pour les très belles Songeries d’un rêveur insulaire. Il est par ailleurs Rédacteur en chef de la revue de poésie contemporaine 7 à dire et de Sac à mots édition.
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Vous ne
survécûtes d’abord qu’en prolongeant votre poète (aussi
fait nôtre) avec ce dévouement têtu de muse et de bretonne. Et
vous ne cessez point de le servir encore en vous faisant si mince
qu’on aurait peine à vous bien voir au creux de sa grande ombre,
si vous n’aviez ce rayonnement qui jaillit de votre regard dès
qu’on le croise. Or c’était un poète aussi, qu’avait
rencontré le poète, un poète immobile en son excès d’admiration.
Un poète attentif à un autre poète ! Oh que la chose est
rare !
« Cette poésie
tant portée, tant couvée, tant retenue, Poète Hélène Cadou, il
fallait bien, un jour, qu’elle tombât de vous sur nous, qu’elle
jaillît ainsi que
D’un feuillage
Naît une averse
d’oiseaux
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