L'Exode
Desclée de Brouwer, 1980. Réédition
avec une préface de Bourbon-Busset, Cerf, 1988.
Le
mot de Jacques Rivière, que Jean Sulivan reprend à la fin
de LExode résume le livre tout entier : "Nous sommes
ici-bas comme des gens qui tâchent de retrouver un nom très
ancien et perdu..."
Mais l'ouvrage de Sulivan a une autre visée : en ces temps de malaise
et d'incertitude, il nous place au-dessus de la mêlée et
nous rappelle que malgré l'exil, voire à cause de l'Évangile,
l'homme de foi est lui-même un " exilé " toujours
appelé à partir vers une terre nouvelle. Car tout homme,
en qui la parole a germé, est en exil : l'exil est une constante
de la vie chrétienne et, en un sens, on n'habite l'Église
que comme un étranger ! Mais c'est aussi parce qu'elle-même,
l'Église, ne consent pas à cette loi de l'exode qu'il y
a tant d'exilés, qu'elle se fait de faux ennemis, se sépare
de "races entières" - même en Occident. Sulivan
s'intéresse à l'Église parce quil croit, contrairement
à une opinion aujourd'hui reçue, que l'Église a sa
part à jouer dans le destin du monde, qu'elle peut combattre l'esprit
de domination et de certitude des sociétés modernes, à
condition qu'elle se guérisse elle-même de ses abus de pouvoir
et révèle à ses fidèles leur liberté
intérieure.
A travers quelques situations d'actualité, ce livre trace une voie
d'intériorité. Sulivan retrouve une méthode de "vie
intérieure" concrète : la foi n'est ni publique - au
sens d'opinion publique -, ni collective, ni mesurable : ce n'est pas
une "idée générale" ni une recette universelle
; tout au contraire, elle a besoin d'un lieu, d'un temps, d'un corps...
elle ne peut germer que dans l'individuel, relais de toute communion vraie.
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Parole
du passant
Coédition
Le Centurion/Panorama aujourdhui, 1980. Réédition,
Albin Michel, 1991.
Depuis
deux ans et demi, Jean Sulivan avait lhabitude de faire chaque mois
un bout de route avec les lecteurs de Panorama Aujourdhui.
De plus en plus nombreux étaient celles et ceux qui se découvraient
une connivence avec lui à lécoute de la " parole
du passant " : murmure au milieu du tintamarre et des discours tapageurs
qui invitaient à entrer en silence et à reconnaître
une voix, un frémissement qui monte du fond de soi .
Dans le silence qui sest fait maintenant que Jean Sulivan sest
absenté dau milieu de nous, on a éprouvé limpérieuse
nécessité de le rejoindre. Comme ces lecteurs qui ne le
connaissaient pas mais qui, spontanément, sont venus nous dire
quils lavaient rencontré, quà travers
ses mots ils avaient reconnu une voix, un frémissement qui montaient
du fond deux-mêmes. La parole, le " lève-toi et
marche " qui nen finit pas dêtre dit et de nous
créer.
Et ces mêmes lecteurs sont venus nous dire : " Pourquoi ne
rassembleriez-vous pas en un recueil les Paroles du passant publiées
dans Panorama Aujourdhui ? Pourquoi pas un livre ? "
Nous les avons entendus. Voici le livre. Un livre ou Jean Sulivan, une
fois de plus, nous invite au silence, à lécoute.
Claude
Goure, Panorama Aujourdhui.
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