Je
veux battre le tambour
récits, Gallimard, 1975. Célèbre,
dès ses premiers romans parmi lesquels Mais il y a la mer (1964),
Le plus petit abîme (1965), Car je t'aime, ô éternité!
(1966), Sulivan, entré avec passion en littérature, tranche
résolument sur le type traditionnel d'écrivain chrétien
et peut être considéré comme un véritable précurseur.
Conscient de la sclérose du langage chrétien, il s'est trouvé
juste à l'instant historique où s'imposait la nécessité
d'un surgissement spirituel lié à une parole d'homme, et
à une esthétique Jean Sulivan n'a jamais cessé d'exprimer
son besoin de liberté et d'amour à travers la fiction, la
plus rude et la plus charnelle qui soit. on le retrouve ici à
travers des récits ruisselants de vie: un moment de l'existence
de jeunes militants politiques, l'amitié d'un chien ou de la "môme
néant ", éternelle suicidaire, un pauvre qui habite
dans un tombeau, et parfois aussi à travers des romans brefs et
nerveux: la fille dont, sans rien dire, l'amant est parti se faire tuer
dans une révolution; le cardinal qui, en distribuant les cendres
décide de s'enfermer dans un silence absolu; le fils de paysan
qui, devenu prêtre par la volonté de sa mère, épouse
une intellectuelle obsédée sexuelle; un couple dangereux
qui vit l'amour fou durable... |