Petite littérature individuelle

suivi de Logique de l'écrivain chrétien, Gallimard, 1971.

On ne parle pas ici de la, "littérature" triomphante et éphémère qui inonde le marché contemporain à court terme, ni de celle, bonne ou mauvaise, qui se vend pour d'autres raisons que littéraires en sachant utiliser l'Histoire récente ou non, les grands hommes, Charles Magne, Napoléon, ou le Sexe, le management, Dieu (la grande presse, les télévisions n'ayant de fanfares que pour les causes déjà gagnées), ni de la littérature à concours dont tout l'effort vise généralement à ressembler à l'image culturelle de marque, ni de celle des nouveaux maîtres du langage qui casse la cage et rentre dedans... Ou plutôt l'on n'en parle que pour mieux désigner une autre littérature contestable et acharnée, vaguement sauvage, telle une fleur qui pousse entre les rails au vent des voyages, ou discrète comme un flocon de neige qui heurte une vitre.

On parle ici d'une petite littérature humiliée et heureuse et qui tente de survivre ; de la vanité, de la nécessité, de la douleur et de la joie d'écrire ; de l'homme quotidien, de sa difficulté d'exister, de sa vie mais brûlée au feu de l'esprit, d'une certaine aspiration ultime et démodée ; d'une légère espérance nocturne et invincible ; d'une voix secrète qu'écoutent parfois des rebelles étrangers au cirque.


réédition en 1997, collection blanche, Gallimard